Sa place dans le courant abstrait des années 50, aux côtés de Nicolas de Staël et de Serge Poliakoff, mais plus encore son approche expérimentale de la matière en font à mes yeux un grand peintre, au sens le plus noble du terme.
Dans le respect de l'espace-plan de la toile, de larges entrelacs noirs structurent des champs colorés dont l'aspect varie du poudré au satiné, du bleu pastel au rouge sang. Le grand format de l'oeuvre, autant que l'autorité du geste, convoquent la présence physique de l'artiste alors que la subtilité des accords chromatiques impriment une douce mélancolie. Avec force et élégance, ses compositions rythmées nous invitent à voyager dans les fondamentaux de la peinture. Une toile de jute non préparée, une matière picturale de fabrication artisanale... autant de signes évoquant une peinture sans artifice, d'une sincérité absolue...
Qu'il a fallu restaurer dans le respect de sa matérialité.